samedi 9 juin 2007

François Koltès mis à mal par la Comédie-Française

Le 29 mai 2007 à 14h00, la Comédie-Française , vieille institution tricentenaire du théâtre français, assignait François Koltès, ayant droit de l'oeuvre de l'auteur Bernard-Marie Koltès en justice. Devant la troisième chambre civile du Tribunal de Paris, La Comédie-Française reprochait à François Koltès d'avoir commis un abus du droit de non-exploitation et de son droit moral de l'auteur en refusant de renouveler le contrat de 30 représentations qui les liaient.

Le motif de ce premier procès étant pour la Comédie-Française, d'essayer d'obtenir une jurisprudence pour balayer la parole de l'ayant droit. En réalité les volontés de l'auteur et dramaturge Bernard-Marie Koltès étaient très claires, très précises. Il s'agissait pour lui de faire jouer sur scène Noirs et Arabes. Non seulement l'auteur écrivit des rôles, créa des personnages Noirs, Arabes, figures de l'étranger dans son théâtre, mais il manifesta à plusieurs reprises sa volonté de voir des personnages joués par des comédiens Africains, Arabes, originaires du Maghreb et dont la langue maternelle est autre que le français. Question d'esthétique pour Koltès. En particulier dans la pièce Le retour au désert, la présence d'un Noir (le Grand Parachutiste Noir) et de deux personnages Arabes. C'est notamment le rôle d'Aziz, domestique de la famille Serpenoise, qui allait poser problème. La Comédie-Française refusa d'engager un comédien Algérien pour jouer le rôle d'Aziz.

Or Koltès a dit, écrit, et c'est la force de son théâtre :"On ne "joue" pas plus une race qu'un sexe".

Non contente de refuser de mettre en oeuvre ces indications de l'auteur, rappelées par son frère, François Koltès, la Comédie-Française allait engager un deuxième procès contre l'ayant droit car il avait "osé" s'expliquer dans la presse, comme c'est son droit le plus strict. Il était, à la suite de propos de la Comédie-Française l'accusant de "racisme" et de "terrorisme à l'envers", phrases complètement dénuées de sens, accusé de "diffamation".

Nous , citoyens, spectateurs, admirateurs de l'oeuvre de Bernard-Marie Koltès, sachant l'attachement de François Koltès à la défense de cet auteur, nous entendons apporter ici quelques éléments en vue de rétablir quelque peu la vérité et dire combien nous trouvons anormal qu'une institution théâtrale, censée s'occuper d'engager des comédiens et de promouvoir les auteurs, s'acharnait fort (trop) injustement sur le frère de l'auteur, chose qui la déshonore, dessert le théâtre, et empêche la lecture de l'oeuvre. Nous proposons donc une chronologie de cette affaire dans le but de parer la campagne de dénigrement systématique en cours en direction d'un ayant droit : François Koltès.

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